Sérenissime
SÉRÉNISSIME
Venise et ses monuments : Piazza San Marco, Palais des Doges, Campanile ; Venise et ses Sestieri : Cannaregio, San Marco, Santa Croce, Castello, Dorsoduro, San Polo ; Venise et ses Campi ; Venise est ses canaux dont le plus important d’entre eux, l’autoroute de la ville, le Canale Grande ; Venise et ses ponts : le Rialto, le Pont des Soupirs ; Venise et ses îles : la Giudecca, Murano, Burano, Torcello, le Lido ; Venise et ses palazzi comme la Cà d'Oro, la bien nommée ; Venise et ses vaporetti, ses gondoles et ses traghetti ; Venise dont la simple évocation de ces noms fait déjà voyager. Venise qu’on retrouve aux quatre coins du monde, dont le nom sert à définir chaque cité qui se pare d’un canal, Venise est tout simplement unique, inégalée, inimitable. Il n’y a pas de meilleur moyen pour visiter la ville que de s’y perdre. Bien sûr, le lacis de ruelles et de canaux forme un labyrinthe parfois inextricable, mais nos pas s’arrêtent toujours là où la lagune commence. Il n’y a pas de meilleur moyen que de se perdre pour s’égarer du flot incessant des touristes, pour tenter d’oublier que nous le sommes aussi.
Nous marchons dans le quartier du ghetto. C’est de là que ce nom aux tragiques résonances tire son universalité. Au départ, il ne s’agit que du quartier des fonderies, "getto" en vénitien, où ont été confinés les juifs. Le quartier, loin de rejeter ce passé, le met au contraire en valeur. Un peu plus au nord, une Venise insoupçonnée dévoile ses quartiers encore populaires, les derniers bâtiments se heurtent à la lagune, avec ses bateaux amarrés des travailleurs de l’eau. Qu’elle semble loin la Venise de la place Saint Marc. Le parc de la Villa Groggia est un petit havre de paix. Le silence se faufile dans le linge pendu aux fenêtres d’où s’échappent quelques murmures de la vie quotidienne.
LE VERRE (A MOITIE PLEIN ) DE MURANO
Nous longeons les Fondemente Nove où avant d’embarquer pour Murano nous grignotons un pique-nique improvisé devant l’hôpital et face à l’île cimetière Sans Michele. C’est pratique, il n'y a qu'à traverser.
Murano, la cité du verre, le cauchemar des parents. Les loulous passent de magasins en magasins, comparent les prix des mini objets souvenirs qui déclinent une gamme infinie de représentations. Nous pouvons voir quelques souffleurs de verre à l’œuvre, mais le métier semble en grand danger. On ne compte plus les artisans mettant en garde contre les objets importés de Chine. Mais difficile de faire la différence entre l’info marketing et l’info engagée. Après maints revirements, les enfants parviennent toutefois à trouver leur bonheur. Louna, qui avait déjà acheté un cheval de verre que j’ai malencontreusement cassé il y a quelques années, le remplace. Il faudra revenir. Au retour, je le ferai tomber, la malédiction est en marche.
LES MOSAIQUES
Murano c’est aussi une Venise en miniature avec palais, ponts et canaux. Et puis il y a la basilique Santi Maria et Donato, chef d’œuvre de l’art vénéto-byzantin. Son pavement en mosaïques est exceptionnel. Un panneau explicatif permet aussi de comprendre la symbolique géométrique et animalière des dessins inscrits au sol. Une merveille.
VENISE, VUE D'EN HAUT
Direction la Piazza San Marco maintenant. Le vaporetto longe toute la partie orientale de la cité. Il passe devant l’Arsenal, contourne la pointe de Sant’Elena, poursuit devant les jardins publics et ses pins parasols, s’engage dans le Canale Grande sous le regard impassible des grands palais convertis en hôtels de luxe. Évitant les gondoles, il nous laisse à l’arrêt San Zaccaria, à deux pas du Pont des Soupirs toujours autant photographié. La queue pour le Campanile s’étant réduite, nous montons au sommet entre chiens et loups. Voir Venise à plus de 90 m au-dessus du sol est toujours un spectacle fascinant, surtout quand la ville s’habille de lumières. Devant la beauté d’un tel tableau, c’est un coup à se réconcilier avec une humanité capable de bâtir un tel chef d'œuvre. Après avoir grignoté quelques Cichetti, des tapas version lagune, dans le quartier San Polo, nous remontons la ville jusqu’au Piazzale Roma pour une balade nocturne. Les enfants sont quand même vraiment costauds. La journée a été longue et nous avons énormément marché, mais pas le moindre petit signe de ras le bol. Venise et sa magie sans doute…