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SUR LA ROUTE DES ALPES

9 août 2016

In fine...

UNE MATINÉE ENTRE GARÇONS

Ivann décide de se lever aux aurores avec moi. Comme deux vénitiens, nous rentrons dans la ville très tôt, avant que les touristes déferlent, et que les magasins ouvrent. Nous prenons notre petit déjeuner à la gare, capuccio, jus d’orange, cornetto. Les filles nous rejoindront plus tard. Nous parcourons le Canale Grande jusqu’au Rialto. Les bateaux de livraison commencent leur ballet, le marché se met en place, la ville s'anime. Il fait déjà chaud mais nous marchons un peu au hasard dans le Sestiere de San Polo, jonglant de Campi en Campi, de ruelles en impasses, escaladant des petits ponts solitaires, découvrant des églises cachées. Les éboueurs de Venise se démènent pour rendre à la cité un air de propreté que les touristes auront tôt fait de gâcher. Nous atteignons ainsi le Dorsoduro, au pied de la grande coupole baroque de la Basilique di Santa Maria Della Salute, et enfin la légendaire Punta della Dogana, porte d’entrée du Canale Grande. Nous traversons sur le traghetto, les gondoles qui traversent l’artère principale de la ville. Une bonne manière de se photographier sur la barque emblématique de Venise à moindre frais, deux euros la course.

 

 

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VENISE, CÔTE MER

Les filles arrivent trop tard pour que l’on puisse visiter la cathédrale San Marco, la queue s’allonge déjà jusqu’à la lagune quand on se retrouve. Nous faisons le parcours inverse, pour permettre à Louna de faire elle aussi, son tour de gondole. Au Zatterre, nous montons sur le vaporetto pour traverser toute la lagune, direction le Lido et ses immeubles de la belle époque un peu défraîchis, ses plages, ses kilomètres de sable peigné, ses parasols et les vendeurs de Gelatti. Voilà un côté de Venise que je ne connaissais pas, la Venise balnéaire. C'est agréable.

 

 

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LES COULEURS DE BURANO

Retour sur le vaporetto pour un voyage sur les eaux laiteuses de la lagune. Les îles défilent, de plus en plus sauvages, bientôt ce ne sont plus que des bouts de terre, frêles radeaux, où seul semblent se poser les oiseaux à l’abri des roseaux. Puis, comme un mirage, les maisons peintes de Burano se dessinent dans la brume de chaleur. Bientôt nous débarquons dans cette petite île où les maisonnettes colorées semblent le décor d'une scène de théâtre de plein air. La foule est dense, mais comment ne pas succomber à ce lieu ? Tout simplement impossible.

 

 

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EPILOGUE

De nouveau sur Venise, nous nous attablons sur la terrasse d’un petit Campo. Rien de bien extraordinaire dans l’assiette, mais l’ambiance de Venise By Night est bien présente. Notre voyage estival touche à sa fin, et pour terminer en beauté, les enfants refusent de prendre le bateau. Nous remontons tout Venise à pieds, longeant les devantures cossues de la Strada Nova, les palais aux fenêtres orientales qui sont la marque de fabrique de la Sérénissime, découvrant encore çà et là des façades d’églises tout en marbre blanc, nous arrêtant quelques secondes au-dessus d’un canal où un gondolier transporte un couple d’amoureux. Venise étale ses clichés, et dans son apparat, cette grande aristocrate semble éternelle.

 

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Demain nous filerons sur Bedonia, retrouver la famille..

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8 août 2016

Sérenissime

SÉRÉNISSIME
Venise et ses monuments : Piazza San Marco, Palais des Doges, Campanile ; Venise et ses Sestieri : Cannaregio, San Marco, Santa Croce, Castello, Dorsoduro, San Polo ; Venise et ses Campi ; Venise est ses canaux dont le plus important d’entre eux, l’autoroute de la ville, le Canale Grande ; Venise et ses ponts : le Rialto, le Pont des Soupirs ; Venise et ses îles : la Giudecca, Murano, Burano, Torcello, le Lido ; Venise et ses palazzi comme la Cà d'Oro, la bien nommée ; Venise et ses vaporetti, ses gondoles et ses traghetti ; Venise dont la simple évocation de ces noms fait déjà voyager. Venise qu’on retrouve aux quatre coins du monde, dont le nom sert à définir chaque cité qui se pare d’un canal, Venise est tout simplement unique, inégalée, inimitable. Il n’y a pas de meilleur moyen pour visiter la ville que de s’y perdre. Bien sûr, le lacis de ruelles et de canaux forme un labyrinthe parfois inextricable, mais nos pas s’arrêtent toujours là où la lagune commence. Il n’y a pas de meilleur moyen que de se perdre pour s’égarer du flot incessant des touristes, pour tenter d’oublier que nous le sommes aussi.
Nous marchons dans le quartier du ghetto. C’est de là que ce nom aux tragiques résonances tire son universalité. Au départ, il ne s’agit que du quartier des fonderies, "getto" en vénitien, où ont été confinés les juifs. Le quartier, loin de rejeter ce passé, le met au contraire en valeur. Un peu plus au nord, une Venise insoupçonnée dévoile ses quartiers encore populaires, les derniers bâtiments se heurtent à la lagune, avec ses bateaux amarrés des travailleurs de l’eau. Qu’elle semble loin la Venise de la place Saint Marc. Le parc de la Villa Groggia est un petit havre de paix. Le silence se faufile dans le linge pendu aux fenêtres d’où s’échappent quelques murmures de la vie quotidienne.

 

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LE VERRE (A MOITIE PLEIN ) DE MURANO

Nous longeons les Fondemente Nove où avant d’embarquer pour Murano nous grignotons un pique-nique improvisé devant l’hôpital et face à l’île cimetière Sans Michele. C’est pratique, il n'y a qu'à traverser.

Murano, la cité du verre, le cauchemar des parents. Les loulous passent de magasins en magasins, comparent les prix des mini objets souvenirs qui déclinent une gamme infinie de représentations. Nous pouvons voir quelques souffleurs de verre à l’œuvre, mais le métier semble en grand danger. On ne compte plus les artisans mettant en garde contre les objets importés de Chine. Mais difficile de faire la différence entre l’info marketing et l’info engagée. Après maints revirements, les enfants parviennent toutefois à trouver leur bonheur. Louna, qui avait déjà acheté un cheval de verre que j’ai malencontreusement cassé il y a quelques années, le remplace. Il faudra revenir. Au retour, je le ferai tomber, la malédiction est en marche.

 

 

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LES MOSAIQUES
Murano c’est aussi une Venise en miniature avec palais, ponts et canaux. Et puis il y a la basilique Santi Maria et Donato, chef d’œuvre de l’art vénéto-byzantin. Son pavement en mosaïques est exceptionnel. Un panneau explicatif permet aussi de comprendre la symbolique géométrique et animalière des dessins inscrits au sol. Une merveille.

 

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VENISE, VUE D'EN HAUT

Direction la Piazza San Marco maintenant. Le vaporetto longe toute la partie orientale de la cité. Il passe devant l’Arsenal, contourne la pointe de Sant’Elena, poursuit devant les jardins publics et ses pins parasols, s’engage dans le Canale Grande sous le regard impassible des grands palais convertis en hôtels de luxe. Évitant les gondoles, il nous laisse à l’arrêt San Zaccaria, à deux pas du Pont des Soupirs toujours autant photographié. La queue pour le Campanile s’étant réduite, nous montons au sommet entre chiens et loups. Voir Venise à plus de 90 m au-dessus du sol est toujours un spectacle fascinant, surtout quand la ville s’habille de lumières. Devant la beauté d’un tel tableau, c’est un coup à se réconcilier avec une humanité capable de bâtir un tel chef d'œuvre. Après avoir grignoté quelques Cichetti, des tapas version lagune, dans le quartier San Polo, nous remontons la ville jusqu’au Piazzale Roma pour une balade nocturne. Les enfants sont quand même vraiment costauds. La journée a été longue et nous avons énormément marché, mais pas le moindre petit signe de ras le bol. Venise et sa magie sans doute…

 

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7 août 2016

Ciao Venezia

BERCHTESGADEN - VENEZIA (Italie)
Comme un pied de nez - ou un appel à revenir, qui sait ? - ce matin le temps est radieux. Pas de nuages à l’horizon, des températures enfin estivales, les montagnes autour sont radieuses, altières. Il est temps de charger, pour une traversée de l’Autriche vers l’Italie et la lagune. Peu d’histoires sur l’autoroute qui défile dans des paysages toujours aussi bucoliques. Nous quittons l’Autriche après Villach, en jetant un coup d’œil à la grande masse enneigé du Grossglockner. Il veille sur l’Autriche de façon immuable, comme pour nous rappeler que nous ne faisons que passer.

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Une fois installés au camping, nous profitons du beau temps et des températures méditerranéens pour faire une grosse lessive. Nous dépensons la fin d’après-midi au camping avant de nous diriger vers la Sérénissime. Les bus n° 5 ou 19, à 150 m du camping, nous y emmènent. Peut-être avons-nous été trop ambitieux. Il est déjà tard quand nous arrivons sur le Piazzale Roma. Initialement, je voulais juste effectuer un aller-retour de nuit sur le Canale Grande. Mais il est plus rentable d’opter immédiatement pour un billet avec trajets illimités valable 48 h. Nous embarquons pour la Piazza San Marco. Il est tard, trop tard. Nous n’avons pas mangé, et Ivann est à bout de force. Bien sûr, le décor de Venise la nuit est magnifique, mais trouver un lieu pour grignoter devient vital, la magie est reportée. Nous trouvons une Paninoteca salvatrice dans les rues autour de la place St Marc. Enfin rassurés, nous arpentons la Piazza illuminée. Voilà, nous sommes vraiment à Venise, Louna émue, a les larmes aux yeux, victime du syndrome de Stendhal. Nous loupons, c’était écrit, le dernier bus. Un taxi nous ramène au Camping pour 20€. Les cloches de minuit ont déjà sonné. Nous le sommes aussi.

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6 août 2016

De glace et de feu

LES GROTTES DE GLACE
De retour aux grottes de glace à Werfen. Il y a un léger mieux au niveau du temps, il ne pleut plus. Des grandes volutes de brumes s’accrochent aux pentes, elles entourent le château de Hohenwerfen, lui conférant un charme transylvanien. L’Eisriesenwelt se mérite. Il faut d’abord gravir en voiture une petite route étroite et raide, ensuite cheminer sur un large sentier pendant vingt minutes. On arrive au départ d’un téléphérique, on prolonge par une autre marche spectaculaire creusée à flanc de montagne pendant encore vingt minutes. Il ne fait pas bien plus de 10°, le brouillard joue avec les rochers et les sapins qui s’accrochent acrobatiquement aux parois rocheuses. Voilà enfin le trou béant de la grotte. Le froid nous saisit. Nous étions avertis. Zéro degré à l’intérieur. Les guides nous prêtent des lampes à huile et c’est parti pour la visite d’un monde souterrain unique. Ici, aucune concrétion calcaire, mais de glace. Tout au long des 1400 marches - Ivann a tenté de les compter - le spectacle est fascinant.

 

 

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Les photos de l'intérieur sont tirées du net

 

SALZBOURG, L'EXCENTRIQUE

Enrichie grâce au commerce du sel, Salzbourg (Le bourg du Sel) se déploie sur les deux rives de la Salzach, dominée rive gauche par l’imposante carcasse d’une forteresse millénaire. Dômes et clochers des églises balisent le centre-ville, presque entièrement piéton, véritable musée à ciel ouvert. Son plus illustre fils, Mozart, est partout. Les touristes se pressent sur ses pas, on croirait presque entendre le rire tonitruant de l’Amadeus de Milos Forman tonner sur la ville. C’est sans doute l’une des cités les plus baroques qui existe. Baroque pour son architecture, ses fontaines et ses statues, pour son formidable alignement d’enseignes de magasins en fer forgé dans ses rues commerçantes, pour ses cafés du XIXe siècle qui n’ont pas bougé d’un pouce, pour ses négoces de décorations de Noël, véritables cavernes d’Ali Baba pour chercheurs de trésors kitchs, pour les concerts qui pullulent durant le festival d’été ; et surtout pour ses habitants, parfois excentriques, qui défilent dans les costumes traditionnels, les Dirndl, véritable mouvement de mode qui déferlent sur les Alpes, et dont les décolletés pigeonnants et culottes de cuir sont fièrement assumés. Il y a des villes qu’on adore dès les premiers pas, Salzbourg en fait partie, assurément.

 

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LA HAUS DER NATUR

Les enfants, moins sensibles à ce décor, préfèrent aller au musée de la nature. Gigantesque structure sur trois niveaux avec tour du monde de la planète animale ; aquarium et vivarium inclus. Mais aussi des salles sur la géologie ou la flore alpine, une partie interminable sur les sciences physiques ou naturelles. Bref, de quoi y passer des heures en courant derrière Louna et Ivann, survoltés.

 

 

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DERNIÈRE SOIRÉE AUTRICHIENNE

Pendant que nous sommes entre serpents et poissons, Sophie s’accorde un quartier libre. Elle nous servira de Cicérone par la suite. Avant de grimper en funiculaire à la citadelle, nous faisons un arrêt au café Tomaselli, histoire de ne pas partir d’Autriche sans rentrer dans ces cafés viennois aux charmes dépassés, avec leurs gâteaux à la crème et leur liste de cafés longue comme un bras.. Nous faisons le tour de la citadelle qui veille sur les toits de la ville. Merveilleuse perspective avec les dômes et les clochers, les places qui se révèlent dans l’enchevêtrement des ruelles, et les Alpes qui s’érigent au loin, véritables sentinelles de la cité. La pluie vient se mêler à notre balade, un arc-en-ciel vient nous saluer, les couleurs orangées du soleil couchant s’infiltrent sur les murs des monuments, la lumière devient même extraordinaire une fois descendus de la forteresse. Ses murs blancs s’enflamment littéralement, mêmes les autochtones sortent de leurs négoces pour enregistrer la scène sur leurs cartes mémoires. C’est notre dernière soirée autrichienne, et pendant que les gens sur leur trente-et-un sirotent des spritz ou s’engouffrent vers le concert Place To Be du soir, nous terminons dans un Mc Do, dont la petite terrasse interne est elle aussi à l’image de la ville, délicieuse.

 

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5 août 2016

Voyage che les Celtes

CHEZ LES CELTES

Pas la même limonade ce matin, il pleut des cordes. Nous sortons de l’Allemagne, direction les grottes de glace de Werfen. Nous mangeons une pizza familiale géante dans un restaurant du petit centre ancien. Aucune amélioration en vue. Comme il faut marcher pour visiter les grottes, nous y renonçons, de peur d’y arriver trempés. Nous verrons demain, il devrait faire meilleur. Le très beau château de Werfen est perdu dans le brouillard. La pluie s’abat sur toute la région, la Salzach devient marronnasse. Après un petit débriefing, nous optons pour la visite d’un musée pour rester dans le sujet du sel. Nous nous arrêtons à Hallein, au Kelten Museum, le musée des Celtes. Le rapport entre les celtes et le sel ? Ce sont eux qui ont été les premiers à exploiter le sous-sol. Cet « or blanc » a fait leur richesse, on a découvert ainsi une civilisation celtique très importante dans toute la région. Ce musée moderne, installé dans un ancien bâtiment des mines locales, retrace leur histoire ( ses mythes, son style de vie, son organisation sociale et militaire, ses échanges commerciaux ou encore sa connaissance médicale ) à travers toute une série d’objets retrouvés dans les environs. Une civilisation qui contrairement aux idées reçues nous livre un haut degré de raffinement. On entreprend un voyage dans le temps en admirant la finesse des bijoux, armes, casques, outils, monnaies et même une tombe reconstituée. Tout un étage est consacré à l’extraction du sel, notamment une très longue série de tableaux du XVIIIe siècle qui dépeignent tout le processus de production, du labeur des mineurs jusqu’aux transactions effectuées par les notables.

 

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L'ITALIE A HALLEIN
La Salzach gronde désormais ; on imagine sans mal son effet dévastateur quand elle sort de son lit, comme cela est arrivé plusieurs fois dans le passé. Hallein, autrefois une cité importante grâce au sel, semble désormais endormie. Elle conserve un joli centre ancien, avec son Altstadt aux ruelles étroites et piétonnes et quelques placettes aux immeubles baroques. La ville se prépare toutefois à faire une fiesta italienne ce soir. Quel contraste entre les produits gorgés de soleil de la péninsule exposés sur les étals et le ciel sombre et pluvieux. Pour mettre un peu de soleil dans la journée, nous achetons un bretzel au chocolat géant. Mais il ne connaîtra pas un grand succès auprès des enfants.

 

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4 août 2016

Le sel de cette terre

BALADE PANORAMIQUE

Une montée à froid sur le goudron qui s’apparente à un mur, une dernière partie pour grosses cuisses avec des passages à plus de 25%,, une vingtaine de bornes sans grand temps mort pour mille six cent mètres de dénivelé. Je voulais voir ce qu’avaient dans le ventre ces montagnes, j’ai été servi. Mais l’effort a été payé en retour. Une sortie magnifique qui a révélé toutes les dimensions de ces paysages bavarois. En six kilomètres de pentes raides, la route rejoint la station intermédiaire de la télécabine du Jenner. Voilà déjà mille mètres de gagné sur le lac. Ensuite, la route se fait chemin qui circule pendant une dizaine de kilomètres en montagnes russes, entre les chalets d’estives et les forêts profondes. Les derniers hectomètres sont une série d’épingles à cheveux, elles semblent vouloir atteindre le ciel. Il me faut faire une ou deux pauses pour reprendre mon souffle dans les passages les plus délicats. Puis comme par enchantement, la montagne se fait plus douce, se transforme en plateau, le chemin parvient à un hameau où paissent les vaches et où se situe le refuge du Gotzenalm (1 685 m). Le décor est grandiose. De gauche à droite, les sommets calcaires sont innombrables, ils forment une chaîne en arc de cercle. Au fond, côté autrichien, les sommets du Hohe Tauern dépassent du cadre. Quelques glaciers survivants révèlent leurs hauteurs. Il est dix heures, j’hésite à imiter les autres cyclistes attablés devant des pintes de bières et des saucisses, mais je me contente d’un café au lait et de dévorer une barre de céréale. Apothéose d’une balade sur le Gotzenalm, le point de vue imprenable sur le Königsee. Plus de mille mètres me séparent des toits rouges de St Bartholomä et de ses rives transparentes ; en face, la verticale impressionnante du Watzmann. Je dévale jusqu’au lac par un sentier gravillonné. En attendant la famille qui barbote dans l'eau fraîche, je me pose dans un Biergarten pour boire une pinte de Berchtesgaden Dunkel, la bière locale. J'avale ma mousse en regardant les virages surélevés de la piste de coupe du monde de bobsleigh.

 

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LA MINE DE SEL

Toute la région s’est développée autour de l'exploitation du sel. L’une des plus vieilles mines se trouve en aval de Berchtesgaden. Depuis quelques jours, Ivann rêve de descendre dans les entrailles de la terre. 

La mine, ouverte il y a 500 ans, est la dernière encore en activité. Vêtus des tenues des mineurs, nous parcourons les galeries et les puits. Bien que le guide envoie le tour au pas de charge, on apprend comment le sel, présent depuis le retrait des océans, est extrait, traité puis exploité.

La visite est intéressante et surtout ludique : un petit train, un funiculaire, un radeau sur un plan d’eau au jeu de miroir magique, et surtout deux descentes en toboggan, qu’empruntaient de façon moins amusante, les mineurs d’une autre époque.

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LA ROUTE PANORAMIQUE
Nous profitons d’un ciel azur pour rouler sur la Rossfeldstrasse, une route panoramique à péage ; 9€ encore. Elle passe sous le Nid d’Aigle, et grimpe un col au pied du Hoher Göll, une montagne minérale qui impose avec autorité ses 2 522 m. La vue au sommet est sublime, le regard plonge vers la vallée de la Salzach, on devine Salzbourg et sa myriade de clochers, les collines de Bavière s’adoucissent et la plaine vient à leur encontre. C’est la fin des Alpes. Plus loin, c'est le cœur de l’Allemagne. Pour terminer en beauté la journée, nous montons à une typique Gasthaus que j’ai repérée ce matin à vélo. C’est sous l’ambigu Khelstein de Hitler que nous sirotons notre apéro. Ce soir, ce sera grillades. Vive le beau temps.

 

 

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3 août 2016

Au pays de Rommy

D'UN LAC A L'AUTRE

Nous traînons un petit trop au camping ce matin, résultat, quand nous arrivons sur le quai d’embarquement pour les excursions, la queue pour les billets s’étend sur tout le parvis. Nous renonçons. A défaut, nous hésitons longuement à louer une barque à rames, mais les prix sont tout de même élevés. Tant pis, nous allons voir un point de vue et choisissons de pique-niquer sur le Hintersee, du côté de Ramsau, avec sa petite église et son petit pont de carte postale. Ce lac-là est plus petit mais aussi plus sauvage. Ses flots bleus et translucides inviteraient à la baignade, mais voilà, l’eau ne doit pas dépasser les 12°. Seule Louna, téméraire, ose s’y glisser.

 

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UN LAC ET DES MERVEILLES

Nous avons laissé couler quelques heures près de l'eau avant de nous rendre au Königsee. Cette fois, l’accès est plus aisé. A part de longues randonnées, le bateau est le seul moyen de parvenir à ce petit éden alpin. Il faut bien se résoudre à un peu de promiscuité. Nous embarquons. Il faut compter une bonne heure de navigation pour rejoindre l’église de St Batholomä. Ses dômes en tavaillons de tuiles rouges luisent dans la lumière. Plus de 2 000 m les séparent du Watzmann (2 713 m) et ses falaises verticales. Une magnifique montagne qui s’impose dans le paysage. C’est en s’enfonçant dans ce fjord qu’on a le meilleur aperçu de la beauté du lieu. L’eau vert émeraude où se reflètent les nuages blancs sont le cadre parfait de la grande tradition du romantisme allemand. Le lac, situé à 600 m d'altitude, encadré par ses sommets minéraux, enrobé dans ses forêts de sapins, s’effile sur plus de 8 km. Son point le plus profond atteint 190 m. Dans ces profondeurs, quelques truites de plus d’un mètre et presque 30 kg auraient été aperçues. Le Königssee, à 16°, est d’une telle pureté que son eau est même potable. C’est pour préserver son équilibre écologique et sa tranquillité que les moteurs sont interdits, toutes les navettes sont ainsi à moteur électrique. Pour impressionner les touristes, le bateau s’arrête en plein milieu du lac, devant le « Mur de l’écho ». Un membre de l’équipage sort alors son bugle (une sorte de grosse trompette) et souffle dans l’instrument. L’air est répercuté sur les parois et l’écho retentit sur l'étendue liquide, les touristes font alors les cœurs en bredouillant un OUAH d’admiration. Puis, le musicien passe quémander un pourboire.
C'est sur les rives de ce lac que la petite Romy Schneider a grandi, chez sa grand-mère. Ses acteurs de parents entretenant des rapports ambigus avec les dignitaires du régime nazi, elle rencontrera même Hitler au Berghof. Son époustouflante beauté s'inscrivant parfaitement dans ce décor enchanteur, elle ne la protégera pas d'une vie tragique.

 

 

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2 août 2016

Arrivée à Berchtesgaden

ACHENSEE - BERCHTESGADEN (Allemagne)
Jour de transit pour une nouvelle destination : le Königssee. Avec ce ciel chargé et bas, je renonce à mon idée d’une sortie VTT sur les pistes de Pertisau avant le départ. Nous quittons le camping avant midi, s’ensuit une descente vers l’est, d’abord en suivant le cours de l’Inn, puis des vallées alpines où se succèdent les stations villages toujours aussi discrètes. Les montagnes varient beaucoup, par ici un massif sauvage aux allures d’Ecrins, par là des falaises calcaires qui ne sont pas sans rappeler des coins du Vercors, au fond des chaînes aux sommets dolomitiques. Chaque massif possède son propre caractère. Nous traversons la frontière, et bifurquons vers le sud. Ici, l’Allemagne s’enfonce un peu dans l’Autriche, formant comme une enclave délimitée par les crêtes acérées. Nous sommes dans la région de Berchtesgaden. La route qui y mène ne tarde pas à dévoiler toutes les splendeurs de cette micro-région : falaises, forêts enchanteresses, prairies lumineuses, fermes fleuries, clochers, tout est réuni pour que le spectacle soit grandiose ; et même un rayon de soleil et un peu de chaleur. Nous posons valises, caravane, tonnelle, toiles de tentes dans le camping de Mühlleiten, à Schönau, dernier village avant le lac. Nous sommes un peu entassés, les espaces réduits, mais c’est la réalité de zones hyper touristiques. Mon drapeau du GF 38 accroché à la caravane passe inaperçu, le bleu est blanc étant les couleurs de la Bavière.

 

 

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Pour accéder au lac, il faut dépasser une allée littéralement envahie par les négoces de souvenirs, cafés, vendeurs de glaces, pierres alpines, équipement de montagne, saucisses grillées…un paradis pour les enfants, l’exact contraire pour nous. Le lac est enchâssé dans son décor de montagne, sur les berges, des hangars à bateaux tout en bois donnent une touche pittoresque au paysage. Dommage que le ciel se soit couvert. Nous reviendrons demain pour faire l’inévitable excursion en bateau sur le lac.

 

 

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UN SPRITZ POUR CONTOURNER L'HISTOIRE

Terminus de l'Alpenstrasse, Berchtesgaden, est un gros bourg alpin tout à fait plaisant. On y retrouve les belles maisons peintes qui font la renommée de la Bavière, une petite place pavée, des façades colorées et même quelques arches qui rappellent un peu l'Italie. Dans l’église, comme dans un théâtre à l’italienne, justement, de curieuses loggias fermées semblent faire office de moucharabieh pour notables.

 

 

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Mais la ville est aussi renommée pour avoir abrité dans ses environs immédiats, le Berghof, la résidence de Hitler. On peut avoir été le plus grand criminel de l’Histoire, avoir instauré le chaos dans le monde, tout en prenant sereinement son thé face à ces montagnes millénaires. Autre édifice lié au Führer, le « nid d’aigle », le Kehlsteinhaus, a été érigé pour les 50 ans du dictateur au sommet d’un pic rocheux pour servir de centre de conférences pour le parti nazi. Aujourd’hui, beaucoup de touristes se pressent pour marcher sur les pas de l’histoire. Nous ne nous en sentons pas capables. Nous nous en tiendrons éloignés, pensant juste à profiter de la nature alentour.
Sur la place du village, dans une gelateria tenue par des "vraies" italiennes, Sophie s’offre un Spritz, la boisson à la mode ; avec sa couleur orangée, sa paille et ses glaçons,ça fait vraiment été. Je poursuis mon Beer Tour, avec une Franziskaner.

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1 août 2016

Du musée alpin aux cascades de Krimml

SKI PARADISE

Inutile d’espérer une amélioration. Toujours cette petite bruine exaspérante. En outre, je dois me faire une raison pour ma montre altimètre que j’aie oublié dans la douche du camping, personne ne l’a rapportée. Nous descendons l’Inn puis gagnons Kitzbühel, la belle bourgeoise avec sa mythique piste de ski, la Streif, véritable Graal des skieurs. Peut-être plus qu'ailleurs, ici le ski est roi. Pas le moindre village sans remontées mécaniques pour atteindre les domaines d’altitude. Inutile de chercher des usines à ski, elles n’existent pas. Les vallées conservent ainsi un cachet singulier avec leurs maisons fleuries disséminées dans les paysages alpins. De l’autre côté du Turn Pass, la vallée de la Salzach déploie ses prairies éclatantes aux pieds du Hohe Tauern, le parc autrichien aux sommets les plus hauts, dont le toit du pays, le Grossglockner à 3 798 m. Mais aujourd’hui, les plus de 3 000 n’ont pas envie de montrer leurs visages, ils restent couverts par les abondants nuages qui les noient dans leur brume collante.

 

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AUJOURD'HUI C'EST MUSEE
A Mittersill, nous visitons le National Park Welten, un musée consacré à la nature qui nous entoure. A travers les salles, on apprend tout sur la faune, la flore ou encore la géologie alpine. Comme souvent, la muséographie est très ludique. Les enfants s’amusent en découvrant. Clou du musée, le Kino. C’est une salle de cinéma à 360°. Une vidéo panoramique est projetée sur la toile, elle nous transporte dans les paysages environnants au fil des saisons.

 

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LES CASCADES DE KRIMML

En amont se trouve l’une des grandes attractions naturelles de l’Autriche. Ces chutes d'eau, les plus hautes d’Europe, dévalent la montagne d’une hauteur de 380 m sur trois niveaux. Un spectacle impressionnant. Un sentier aménagé et immanquablement très fréquenté, remonte le cours d’eau. Plusieurs terrasses permettent d’admirer la puissance de la nature. Le bruit est assourdissant, les embruns mouillent un peu plus les visiteurs, déjà passablement humides avec le crachin.

 

 

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TROP BIEN ORDONNE ?
Nous suivons la route du Gerloss Pass (1 500 m) pour rentrer au bercail. Une belle route de montagne à péage qui nous déleste de 9€. Elle plonge ensuite vers la Zillertall, une superbe vallée alpine où toute chose semble définitivement à sa place. Rien n’échappe au grand ordonnancement des gens du coin : villages avec leurs clochers, juste au-dessus des fermes disséminées sur des estives gagnées sur les forêts, et qui prennent ce soir une teinte fluorescentes grâce à un rayon de soleil joueur, plus haut, là-haut, bien plus haut, le domaine de la haute montagne. Un paysage serein, immuable, figé dans le temps.

L'Autriche hésite ; par peur sans doute du Grand Chambardement Mondial, le futur Président, au terme d'un long marathon électoral, risque d'être issu du FPÖ, ou bien du parti écologique...

 

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31 juillet 2016

Un jour à Innsbruck

LA LÉGENDE DU BERGISEL

D’accord, nous ne sommes pas sur les rives de la méditerranée, mais je n’aurais pas imaginé que le temps puisse être aussi mauvais, aussi longtemps. J'ai beau me démener à suivre la météo heure par heure, les annonces ne sont pas faites pour nous rassurer, une dépression sévit sur l’Europe centrale et nous sommes juste en-dessous.

J’achète la vignette automobile et nous partons pour une balade urbaine à Innsbruck. L’autre capitale des Alpes est une belle petite ville, bien plus séduisante que sa rivale grenobloise. Son centre historique, avec ses ruelles médiévales, ses bâtiments élégants, ses places harmonieuses est une invitation à flâner tête en l’air. Si comme disait Stendhal, à Grenoble, au bout de chaque rue il y a un montagne, Innsbruck tient aisément la comparaison. On peut même partir du centre skis aux pieds pour rejoindre les pistes.

La ville doublement olympique (1964 et 1976) a pourtant le cœur qui bat sur une petite colline, le Bergisel. Outre le fait qu’elle est le lieu d’une bataille historique contre l’armée impérialiste napoléonienne, le tremplin légendaire de saut à ski s’élève à son sommet, dominant la ville. Une institution. Sauter au Bergisel équivaut à jouer dans les stades les plus mythiques du football. 28 000 spectateurs peuvent s’entasser lors de la tournée des Quatre Tremplins. Gagner fait de vous une star. Il n’y a pas autant de monde aujourd’hui, loin s’en faut. Par contre, à notre plus grande surprise, quelques sauteurs s’élancent sur la pente. Spectacle assuré. Rénové en 2002, le haut du tremplin tout de béton et de verre, propose un café-restaurant panoramique. Pourquoi s’en priver ? Nous mangeons un plat dans le Bergisel, un peu de luxe sous le crachin autrichien.
On peut visiter une petite exposition, avec photos des sauteurs légendaires et surtout des vidéos des plus grandes gamelles. Des images qui font frémir ; et font penser au cimetière que les sauteurs survolent dans une perspective effrayante.

 

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MUSÉES ET ALTSTADT

Un billet couplé avec le Bergisel donne accès au Tirol Panorama. C’est un musée dont la pièce maîtresse est une immense fresque à 360° retraçant la grande bataille du Bergisel. Elle opposa les indépendantistes tyroliens, avec à leur tête l'aubergiste Hofer, aux forces bavaroises et napoléoniennes. L'éclairage subtil et la mise en abîme de la fresque, avec un premier plan théâtralisé par les armes d'époque, les troncs d’arbres calcinés, les herbes folles ou les rochers imitant le relief, donne vie au tableau.

Dans le même bâtiment moderne, le Kaiserjägermuseum mérite aussi une visite. La scénographie très ludique, avec des sortes de grands placards circulaires dont on ouvre les tiroirs au hasard, permet aux enfants de s'adonner à une espèce de chasse aux trésors. On y voit exposé des vêtements traditionnels, instruments de musique, jeux de cartes, affiches publicitaires, objets souvenirs insignifiants et même le bonnet et le dossard du mythique Toni Sailer.

 

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Sous le crachin d’un dimanche pluvieux - et frais ; les grandes artères qui mènent au centre historique sont vides, un peu tristounettes. Rien à voir avec l’effervescence du centre, où les touristes se pressent dans les rues et notamment dans le Grand Magasin Svarovski, littéralement pris d’assaut par des cohortes d’asiatiques dégainant leur CB de manière compulsive. L'entreprise de strass est originaire de Wattens, à quelques kilomètres de là. Le magasin est un véritable musée du clinquant. N’y a-t-il pas d’ailleurs, une exposition de robes - et de masques - extravagantes de Jean-Paul Gaultier ?

 

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Sans doute lassés de ces vacances en montagne, Louna et Ivann se ruent dans les magasins de souvenirs. Ils ressortent, après visite de dix-sept magasins, avec un carnet, un porte-clefs brillant, un dragon brillant, un crayon de papier Svarovski pour Louna ; un autocollant et une magnette pour Ivann ; quant à Sophie elle a craqué pour une bague en strass. De mon côté, je profite de leurs errements pour jeter un œil aux belles demeures avec leurs nombreuses fenêtres en encorbellements, leurs décorations de stucs, leurs trompe-l’œil, et les façades colorées - notamment dans le quartier rive gauche de l’Inn. De nombreuses Speckeria ont pignon sur rue, elles côtoient fièrement les vieilles Gasthof, les bars lounge ou les cafés viennois.

 

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DES TRACES D'EMPIRE
A Innsbruck, on peut aussi apprécier l’empreinte du vieil Empire austro-hongrois. Le Hofburg, le palais impérial, avec sa symétrie baroque, et la Hofkirche, sont un ensemble monumental dont on aperçoit les dômes de cuivre de très loin. Au bout de la Maria-Theresien Strasse, la grande rue piétonne de la ville, se trouve un arc de triomphe, érigé pour l’accueil du couple impérial, Marie-Thérèse et François Ier, venus pour le mariage de leur fiston Léopold. Pas de chance, l’empereur ne repartira jamais, victime d’une crise cardiaque pendant les festivités - qui devaient durer 14 jours.

 

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UN RESTAURANT A HALL
Nous faisons une halte à Hall, un très joli petit bourg aux ruelles tortueuses et médiévales. S’il n’y avait pas des trombes d’eau, peut-être que la balade serait agréable. Heureusement, nous mangeons dans un bon petit restaurant. Ivann reste un peu circonspect devant sa « petite » pizza, Louna avale son bouillon, Sophie se régale de knodels aux épinards, et moi je me goinfre avec un Görstl, un plat typiquement tyrolien : une sorte de viande façon kebab avec des patates, un œuf et du choux. Léger

 

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30 juillet 2016

Une randonnée dans les Karwendel

UNE RANDONNÉE DANS LES KARWENDEL

Le miracle arrive enfin. Au lever, tôt, le ciel est limpide, bleu profond, estival. Moral au beau fixe. Nous profitons de la fenêtre météo. Il faut faire un gros détour pour atteindre la vallée du Risstal, une enclave autrichienne qu’on ne peut rejoindre qu’en passant par l’Allemagne. Une route à péage s’enfonce dans le cœur des Karwendel, dévoilant au fur et à mesure des sommets aux parois dolomitiques. Elle s’arrête à un croisement de plusieurs sentiers de randonnées, dans un cadre totalement idyllique, d’une beauté déconcertante. La « Grande Terre des Erables » n’est pas étrangère à ce dépaysement alpin. Le contraste entre ces vénérables essences de plus de 500 ans et les sommets calcaires pourraient émerveiller même les plus capricieux des voyageurs.

 

 

 

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Et que dire de Eng-Alm, ce petit village à la Heidi, blotti pour l’éternité à 1200 m d’altitude, où les paysans continuent à fabriquer sur place leur fromage tout en proposant aux touristes quelques chambres cosy dans leurs chalets.

 

 

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Pour gagner le refuge Falkenhütte, but de notre randonnée, les panneaux annoncent deux heures et demi. Le sentier grimpe d'abord dans la forêt, avant d’atteindre un premier col, le Hohljoch (1 794 m). La sente en encorbellement flirte ensuite avec le grand cirque de parois rocheuses qui partent à l’assaut du ciel. La chaîne s’étend vers le refuge, ce sont une dizaine de sommets dépassant 2 500 m qui se succèdent en arc de cercle. Grandiose, spectaculaire.

 

 

 

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La flore tapisse les sous-bois, orchidées sauvages ou encore lys martagon ne sont pas rares. Plus haut, dans les alpages, les rhododendrons cohabitent avec les vaches, pas vraiment inquiétées par les marcheurs. Il suffit d’ouvrir un peu les yeux, et les chamois dévoilent leur présence dans les pierriers ou les névés. Nous mangeons un sandwich au Spielissjoch (1 773 m). Ivann retrouve le sourire après une première partie boudeuse, se plaignant dès les premiers pas. Une habitude.

 

 

 

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La Falkenhütte (1 848 m) atteinte, nous sommes récompensés par un excellent strudel que nous mangeons en contemplant ce panorama sensationnel. Il fait plus frais désormais, quelques nuages font un peu d’ombre. Il y a beaucoup de vététistes, la traversée des Karwendel étant l’un des itinéraires les plus réputés du Tyrol. Mais encore faut-il avoir le physique pour le faire. Lors du déjeuner, un type victime d’une grosse hypoglycémie, est obligé de rester allongé plusieurs minutes, sans pouvoir jamais atteindre la hütte, pourtant seulement quelques mètres plus haut.

 

 

 

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Pas de problème pour les nôtres, malgré la fatigue, ils déroulent leurs petites jambes sans encombre jusqu’à retrouver le Eng-Alm. Ils ont bien mérité une énorme glace. Tiens, la fenêtre de tir s’est refermée, l’orage pète à nouveau.

 

 

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29 juillet 2016

Du vélo sous le soleil

ENFIN DU SOLEIL

Si à la nuit tombée nous avons aperçu la Grande Ourse, la pluie qui tapote sur le toit de la caravane me réveille au petit matin. C’est horrible. Seulement voilà, les caprices de la météo alpine sont infinis, un gros coup de vent balaye rapidement les nuages, le soleil apparaît, les enfants peuvent même aller se tremper les fesses dans le lac.
Après un repas frugal, nous enfourchons les vélos pour une balade aller-retour sur la belle piste cyclable qui le borde. Sur l’eau, les activités battent leur plein : kitesurfs, voiliers, canoës, bateaux de plaisance et navettes touristiques strient les flots. A l’extrémité du lac, près d’un camping, une grande aire de jeu avec baignade aménagée est envahie par les familles, toutes heureuses de pouvoir profiter des chauds et rares rayons de soleil.

 

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Je poursuis seul ma balade après le retour au camping. Je rejoins la vallée du parc aux daims, où se dresse un mur de 3 km qui débouche au Plumsjoch, à 1 669 m, pour 500 m de dénivelé. Annoncé sur les cartes comme de difficulté extrême, en poussant par moment mon vélo, je l’aurai catalogué comme impossible. La petite biche, curieuse, qui m’observe dans la forêt, ne me démentirait pas. C’est vraiment dur, mais la vue au sommet, avec les montagnes qui se dorent des derniers rayons, est une belle récompense.

 

 

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28 juillet 2016

Nouveau camping, toujours même temps

HEITERWANGER SEE – BUCHAU EM ACHENSEE (Autriche)

Le temps ensoleillé ce matin nous permet de plier sans trop de difficulté notre barda. Notre objectif est d’atteindre par un court trajet le Achensee, un autre lac de montagne qui va nous servir de camp de base.

Pour emprunter les autoroutes autrichiennes, il faut s’acquitter d’une vignette. Ne l’ayant pas encore fait, nous sommes obligés de rouler sur les nationales qui longent la vallée de l’Inn. Les traversées de petites villes et villages se succèdent allongeant un peu le trajet.
Pour rejoindre le lac, il faut quitter l’Inn à Jenbach, et grimper au-dessus de sa rive gauche jusqu’à environ 1 000 m d’altitude. Avec ses 10 km de long, dominé par des sommets de plus de 2 000 m, l’Achensee a des allures de fjord. Nous montons notre campement sur une pelouse toute britannique au See Camping Wimmer.
Seulement voilà, une fois de plus le beau temps ne tient pas. De 15 h à 19 h, la pluie s’invite à nouveau. Nous en profitons pour goûter des Knodels et des sortes de fromages grillés au restaurant du camping. La météo commence à peser.

 

 

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SINGING IN THE RAIN

Nous explorons les environs sous la pluie. De l’autre côté du lac, Pertisau étend ses hôtels huppés le long des berges. A partir de ce point, deux routes s’infiltrent au cœur des montagnes, remontant deux vallées étroites. En journée, elles sont payantes. Elles s’arrêtent toutes les deux à des refuges, là débutent les sentiers de grandes randonnées. Nous sommes dans le massif des Karwendel, dont pas moins de 125 sommets dépassent les 2 000 m, et qui donne naissance à l’Inn et à l’Isar. C’est une sorte de forteresse minérale dolomitique. Les parois calcaires sont vertigineuses, les à-pics fabuleux, et l’ambiance orageuse ne donne pas très envie de manquer de respect à cette montagne. Il faudra trouver la bonne fenêtre pour randonner avec les enfants. Pour le moment, après avoir aperçu des chamois dans les pierriers, nous nous arrêtons contempler une petite arche de Noé où s’ébattent des daims. Et pendant ce temps-là, le ciel poursuit son déluge.

 

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27 juillet 2016

Une journée arc-en-ciel

SUR LA VIA CLAUDIA AUGUSTA

C’est reparti pour une journée sous les nuages. Je file en vélo sur les traces de la Via Claudia Augusta, la famille me rejoindra à Imst. Cette ancienne voie romaine, reliant l’Adriatique au Danube par les Alpes, est désormais un itinéraire cyclo-touristique très couru. Je profite d’être dans sa proximité pour escalader le Fernpass, un des grands cols de l'itinéraire, d’où la route plonge vers la haute vallée de l’Inn. Mon obstination à sortir le vélo même sous le crachin commence à payer. Le temps d’atteindre le pied du col, le ciel se dégage. Des nappes de brume tapissent les forêts, elles recrachent l'humidité en grosses volutes de nuage ; les sommets se parent de lumière ; le Zugspitze domine fièrement sa vallée ; dans le creux du large plateau de Ehrwald, les prairies scintillent, les clochers à bulbe s’érigent dans le ciel ; les granges en bois qui parsèment le paysage sont le détail singulier, l’image d’Epinal, du Tyrol ; parfois, un petit train rouge siffle sa venue et traverse le décor hérissé de sommets majestueux, les vaches assistent au spectacle.

 

 

 

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Le tableau, figé sous le mauvais temps, s'anime à nouveau ; les parapentes décollent, les gens se baladent à vélo, les randonneurs s’appuient sur leur bâton, les cyclistes pédalent la tête en l'air. Je rentre dans une petite église baroque. Christ aux stigmates impressionnantes, moulures dorées, fresques aux couleurs éclatantes, trompes l’œil, autel surchargé, on trouve toute la panoplie du baroque autrichien dans cette petite nef de montagne.

 

 

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La Via Claudia Augusta, sur des calmes chemins forestiers, longe la route bien encombrée. Le passage au-dessus du Fernpass est le point d'orgue des cyclos. Ils posent leurs vélos surchargés pour la photo rituelle. A partir d’ici, le chemin, bientôt en single, dégringole littéralement vers deux petits lacs aux eaux vert émeraude. Pas facile dans l'autre sens.

A Nassereith, de magnifiques maisons peintes s’alignent le long de la rue principale. La vallée se fait plus large, des granges parfaitement préservées dessinent une peinture naturaliste du XIXe siècle. J’arrive à Imst après une belle promenade de 50 km.

 

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EN LUGE SUR DES RAILS

Dommage que les belles gorges de Rosengartenschlucht, avec leurs passerelles en bois et son sentier aérien, soient fermées, victimes des fortes intempéries de l’année. Je retrouve Sophie et les enfants au pied de la montée à Hoch-Imst, la petite station de ski locale qui accueille l’Alpine Coaster, le but de notre excursion. C’est une luge sur rail, la plus longue des Alpes : 3.5 km et 500 m de dénivelé. Nous pique-niquons au soleil. Nous y perdons mon couteau suisse. Juste le temps de mettre le pique-nique dans le coffre de la voiture, les nuages s’accrochent aux sommets des Alpes du Lechtal. Les rares gouttes ne nous empêchent pas de défier les nombreux virages surélevés. Ivann monte avec moi, Louna et Sophie pilotent leur luge. La descente procure de belles sensations de vitesse quand on lâche un peu les freins ; résultat, je perds mes lunettes de soleil, envolées. Les enfants adorent. Pour nous remettre de nos émotions nous marchons vers une grotte creusée au-dessus d’une gorge profonde. Mais l’orage, cette fois, nous oblige à nous rendre. Nous rebroussons chemin, direction la Bavière et ses châteaux.

 

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CHEF D'ŒUVRE DU ROCOCO

Nous traversons sans nous y arrêter Garmisch, ou bien Partenkirchen. Les deux entités s'étant réunies sous la même bannière lors des Jeux Olympiques de 1936.
Sur l'un des innombrables vallonnements de la Bavière, une petite église, la Weiskirche. Un chef d’œuvre du rococo allemand. Quand on pénètre dans la nef, on est frappé par une explosion de lumière. Les murs d’une blancheur éclatante, tout en contraste avec les couleurs sombres des forêts environnantes, souvent couvertes par un ciel d’encre, sont coiffés par un foisonnement d’ornementation aux couleurs de miel. On peut, au premier abord, être surpris par ce délire d’artiste, mais à y regarder de plus près, l’ensemble est un subtil équilibre, un véritable miracle eu égard à cette abondance de décoration : stucs, colonnades marbrées, dorures, orgue enluminé, statues drapées, fresques aux couleurs vives dont la formidable coupole et sa porte symbolique vers l’au-delà.

 

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SUPERBE BAVIÈRE

La Bavière est vraiment belle. Et ce n’est pas forcément le mauvais temps qui vient gâcher son charme, au contraire. Les jeux de lumières font de la Bavière une image en perpétuel changement : les prairies dont les verts deviennent parfois fluorescents ; les masses sombres de nuages qui donnent une impression d'apocalypse ; les forêts dont les arbres centenaires ne laissent passer que quelques raies de lumières ; les sommets calcaires qui jouent à se dissimuler pour mieux réapparaître ; les routes luisantes qui se faufilent dans les plis du piémont, telles des montagnes russes. Et au milieu de ces paysages, les fermes traditionnelles décorées par des énormes massifs de fleurs. Dans les villages aux maisons peintes, entre un clocher à bulbe et un campanile acéré comme une aiguille, s’élèvent les fameux Maibaum, comme des totems, ces hauts mats qui font l’honneur et la fierté de chaque localité.

 

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L'INSTANT MAGIQUE

Le château de Neuschwanstein, dessiné par les rêveries psychédéliques de Louis II, est le château de la « Belle au Bois Dormant », ou ceux des contes des frères Grimm. Il est devenu une attraction à la Walt Disney, tant les bus de touristes se pressent à ses pieds, passage obligé d’un voyage en Bavière. Il attire notamment un nombre impressionnant de touristes asiatiques, alléchés par cette représentation imaginaire de l’Europe médiévale - bien qu’il soit du XIXe siècle. Un rideau de pluie s’abat en cette fin d’après-midi sur la Bavière, l’orage est violent, le vent fouette les vitres de la voiture.

Sur son promontoire, le château avec ses murs blancs, semble surgir de la nuit comme un fantôme. La magie opère. Nous tournons un peu autour, lorgnant au passage sur son voisin Hohenscwangau qui domine un lac immergé dans sa forêt de sapins. La pluie cesse, le soleil pointe à nouveau son nez. Sophie évoque la possibilité d’un arc-en-ciel, quand celui-ci, surgit, balançant ses couleurs juste au-dessus, exactement, de Neuschwanstein. Un moment de grâce. Un cadeau de la Bavière.

 

 

 

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UNE SOIRÉE A FÜSSEN

Füssen est une petite cité médiévale pleine de charme, bien conservée dans son jus. Le quartier historique, ceint dans ses murs, avec ses ruelles piétonnes qui serpentent entre des bâtiments à pignons, est dominé par un haut château. Nous mangeons quelques spécialités locales dans un restaurant tenu par des croates. Attention, on mange tôt. A 20 h, il semble déjà que ce soit le dernier service. Les maisons aux couleurs pastel et les magnifiques enseignes en fer forgé des magasins rendent la balade digestive agréable. Des magasins exposent en vitrine les luxueux habits traditionnels bavarois. Il est assez tard quand nous rentrons au camping. Je jette un coup d’œil à la météo, qui annonce une légère amélioration pour demain.

 

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26 juillet 2016

Une rando au Tyrol

RANDONNÉE AU SEEBENSEE

Toujours un temps gris, menaçant, peu engageant ce matin. Peu importe, nous partons pour une randonnée au-dessus d’Ehrwald. Les stations de ski étant omniprésentes, les randonnées tyroliennes démarrent réellement au sommet des remontées mécaniques. Les premiers tronçons, généralement assez pentus, en forêts et sur les pistes de ski, sont évités grâce aux câbles. Nous nous mettons au diapason des autrichiens, nous embarquons dans les bennes. Les 500 m de dénivelé sont avalés en quelques minutes. A 1500 m, direction le Seebensee, un lac de montagne blotti dans une magnifique cirque hérissé de pics acérés. La marche est assez facile. Il n’y a pas de fort dénivelé. Certains la font à vélo. C’est une belle randonnée familiale agrémentée par l’observation de chamois aux jumelles. Les sommets jouent à cache-cache avec les nuages, mais si le Zugspitze tarde à nous montrer le bout de son nez. Des rayons bienveillants permettent de nous dévoiler un paysage minéral de toute beauté. Autour du lac, des vaches un peu envahissantes viennent nous quémander notre pique-nique.

Au retour, nous faisons une pause sur le solarium panoramique d'un restaurant d'altitude. Les transats en bois donnent une furieuse envie de faire une longue sieste devant le paysage. La face sud du Zugspitze, enfin, finit par montrer ses parois verticales, sa masse écrasante. Le sentier dévale littéralement une piste rouge sous les pylônes, nous prenons conscience d’avoir sauvé notre journée. Si nous étions montés à pieds, jamais les enfants n’auraient pu atteindre le lac. Juste le temps de mettre en route le moteur de la voiture, et le ciel déverse des trombes d'eau. Ouf, juste à temps.

 

 

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25 juillet 2016

Sport et culture

RUND UM DEN DANIEL

25 juillet, lendemain de l’anniversaire de Daniel, mon tour de vélo est tout trouvé : un circuit d’une cinquantaine de kilomètres fait le tour de massif du Daniel (2340 m). Malheureusement, le mauvais temps est encore de la partie. Les nuages stagnent sur les sommets, ne laissant que peu de vues dégagées. Le chemin longe la route 179, encombrée par une longue procession de camions, camping-cars, caravanes, voitures de tourisme, motos. Dans les petites stations de Bichlbach, Lermoos, Biberwier, Ehrwald, les téléphériques envoient leurs bennes se perdre dans l’épais brouillard. Les forêts sont magnifiques, leurs arbres impressionnants. Les sous-bois sont propres, pas de bois cassés, ou de broussailles ; des hautes herbes couleur de jade les tapissent. Autour des petits centres aux maisons recouvertes de géraniums, des petites granges en bois parsèment les prairies. Dommage que cette vallée alpine soit parcourue par des monstrueux Golgoth électriques, gâchant quelques fois le paysage.

A la sortie d’Ehrwald, le chemin suit la vallée de la Loisach, elle s’écoule vers Garmisch sous le regard invisible du Zugspitze. A Griesen, en territoire allemand, le Rund remonte la vallée de la Naidernach et ses eaux cristallines. Le ciel s’assombrit terriblement. Je remonte un petit col, croise quelques cyclistes. Un terrifiant orage s'abat sur la forêt. Je suis en compagnie d’un anglais, qui vient de Londres à vélo. Nous ressemblons à deux naufragés sous le déluge, tentant de nous abriter sous un arbre. Le gars, à priori habitué à la pluie, perd son flegme britannique et peste contre le temps. Il faut toutefois bien repartir. Le long du Plansee, le lac semble avoir débordé de son lit, la route est parfois inondée. J’arrive au camping, trempé, mais le temps est déjà en train de changer.

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LINDERHOF

Parmi les châteaux de Louis II de Bavière, celui de Linderhof n’est peut-être pas le plus spectaculaire, mais il est celui que le fantasque roi bavarois a réellement habité. Recherchant l’isolement, le monarque était largement comblé avec cet ancien pavillon de chasse qu’il transforma entre 1874 et 1878. Le château, de taille plutôt modeste, ne laisse pas deviner le foisonnement rococo qui saisit le visiteur à l’intérieur. Notamment cette galerie des glaces miniature, qui devait impressionner ses contemporains. Louis II, en fervent admirateur du roi Louis XIV, a fait installer un décorum tout à la gloire du monarque français, clonant le cadre de vie de la cour versaillaise. Les châteaux de Neuschwanstein, dans son style féerique ou celui de Herrenchiemsee, bâti sur le modèle français, en attestent. A l’extérieur, le parc se décline en vastes aires fleuries, cascades, statues, jardins en terrasses. La grotte de Vénus, entièrement artificielle, avec ses fausses concrétions calcaires, son lac couleur émeraude où se balance une barque kitschissime, devait être la scène de grands bals rythmés par les airs de Wagner, dont Louis II fut le mécène. Au cœur des jardins, un kiosque mauresque surprend au milieu de ce site alpin. Pavillon de l’Exposition Universelle parisienne, Louis II le racheta pour l'installer ici. L’intérieur est somptueusement décoré à la manière orientale.
Ce lieu enchanteur nous montre une partie du caractère singulier de cet homme, dont la passion pour les arts était bien supérieure à ses obligations politiques.

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Linderhof, Bayern

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LES MAISONS PEINTES

La petite station d’Oberammergau est réputée pour ses nombreuses maisons aux façades peintes. De grandes scènes : religieuses, de la vie quotidienne, des métiers, de la chasse et même des contes, comme ici le « Le Petit Chaperon Rouge », ornent les belles demeures alpines. Une façon comme une autre, peut-être, de tuer le temps en contemplant les fresques, comme des bandes dessinées, lors des longues nuits hivernales. Nous avons juste le temps de faire des courses dans le Lidl local, que la pluie s’invite à nouveau. Je ferai les grillades sous la tonnelle à la tombée de la nuit, toujours en décalage avec les locaux, qui eux, font griller leurs saucisses dès le matin et sont déjà bien au chaud dans leurs caravanes avant que la nuit ne tombe.

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24 juillet 2016

Une balade à vélo

POUR TOUS LES GOÛTS

Ce n’est pas un hasard si nous avons posé notre caravane dans cette zone du Tyrol, à cheval sur la frontière austro-allemande. Le Heiterwang See et le Plansee forment, à presque 1 000 m d’altitude, deux plans d’eau majestueux lovés dans leur écrin alpin. A quelques kilomètres, le Zugspitze, le toit de d’Allemagne avec ses 2 962 m, trône dans le paysage. Les massifs voisins proposent, bien entendu, leur multitude de balades, de la plus familiale aux plus spectaculaires, via ferrata et canyoning inclus. Des chemins de VTT balisés sillonnent vallées et forêts. Les stations déclinent leurs activités estivales (randonnées, vélo électrique, bike-park, luge d’été, parapente etc …) autour de leurs remontées mécaniques. A Reutte, une gigantesque passerelle métallique donne des sueurs froides aux victimes du vertige. De l’autre côté de la frontière, les châteaux féeriques de Louis II de Bavière croulent sous l’affluence. Les délicieux et rococos villages bavarois se font plus discrets au cœur des forêts, tandis que Garmisch-Partenkirchen, la Chamonix allemande, poursuit sa vocation de station de villégiature prisée par la haute société. Et pour ceux qui voudraient faire une excursion urbaine, Munich n’est qu’à une centaine de kilomètres vers le nord, Innsbruck encore plus proche, vers le sud.

 

 

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DE VRAIS PETITS CHAMPIONS

Au petit matin, le soleil radieux vient sécher l’énorme flaque d’eau de la veille. Les montagnes calcaires dévoilent enfin leurs parois blanches. Sur le lac, l’humidité s’évapore en petits nuages, la forêt semble respirer. S’il n’est pas envisageable de se baigner dans les eaux froides, les enfants peuvent tout de même profiter des jeux du camping, dont une magnifique tyrolienne, avant de monter sur nos vélos. Nous longeons le Heiterwanger See sur un large chemin qui se transforme rapidement en un sentier, juste après le canal qui le relie au Plansee. Ivann s’en sort très bien, malgré les racines et les cailloux qui rendent le pilotage difficile. Louna cavale devant. Après un pique-nique bien mérité, et pour éviter la circulation en ce dimanche de juillet, nous nous engageons sur un sentier… déconseillé aux vélos. Et pour cause, il longe un canyon profond. Il faut porter les vélos sur plusieurs passages escarpés. En contre bas, les gens plongent dans des vasques limpides. Nous gagnons Reutte par des pistes cyclables. Fumer étant toujours autorisé dans les cafés, et ne trouvant pas de places sur une terrasse, nous devons nous rabattre vers un McDo pour la pause goûter. Il faut ensuite entamer la remontée vers la Highline 179, du nom de la route.

 

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LA PASSERELLE DU VERTIGE
Ce pont suspendu à 115 m relie deux vieux forts militaires sur 406 m de longueur. La passerelle métallique vibre, le vent fait siffler les énormes câbles qui la supportent. Certains n’en mènent pas large. Le temps s’est à nouveau gâté. La rentrée sur le lac nous oblige à gravir un petit col dans la forêt avant de nous laisser glisser, sous les premières gouttes de pluie, vers notre campement. Le compteur indique 22 km. Nous pouvons être fiers de nos loulous.

 

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23 juillet 2016

Entre Bavière et Tyrol

BODENSEE - HEITERWANGER SEE (Autriche)

De retour sur la route, nous longeons la côte nord du lac. Les vignes plongent en pentes douces vers le Bodensee. Nous délaissons la visite de Meersburg, jolie cité médiévale, et celle de Friedrichshafen, patrie du compte Zeppelin et de ses dirigeables. Même la très touristique Lindau ne gagnera pas nos faveurs, avec la caravane aux fesses, il n'est pas évident de trouver à nous garer. Et puis nous avons hâte de rentrer dans le vif de notre sujet : les Alpes.

 

 

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ENTRE BAVIÈRE ET TYROL

Sur la mythique Deutsche Alpenstraße, qui sera un peu notre fil rouge du voyage, nous découvrons le paysage enchanteur de la Bavière. La route ondule entre les collines d’un vert éclatant, contourne des forêts de conifères, longe des lacs de montagne. Cela donne parfois la sensation de naviguer dans une sorte de Toscane alpine ; le travail des hommes a façonné la nature, ciselant le décor relevé par les clochers à bulbe. Malgré l’altitude modeste, les stations de ski s’égrènent le long de la route, parfaitement intégrées dans l'environnement.

 

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De maussade, le temps devient carrément mauvais lorsque nous rentrons en Autriche du côté de l’Oberjoch Pass à 1 178 m. Les sommets aigus se défilent derrière des masses sombres de nuages. Un terrible orage éclate quand nous longeons un petit lac, il se dilue dans ce paysage de fin du monde où le ciel et l'eau semblent ne faire qu'un. Les lumières sont surnaturelles.

 

 

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Nous atteignons notre point de chute en début d’après-midi. Le camping est situé au bord du Heiterwanger See, un lac entouré de son décor alpin. Le ciel est un peu plus clément, nous permettant de monter notre campement au sec.

 

 

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La tonnelle, achetée la veille du départ, nous sera bien utile. Elle abritera les deux tentes solos des enfants, les protégeant des intempéries. C’est le minimum. Des trombes d’eau s’abattent sur le camping en début de soirée, inondant abondamment notre emplacement. Les Alpes nous souhaitent la bienvenue.

 

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22 juillet 2016

Autour du lac

STEIN AM RHEIN

La pluie nocturne a laissé place à quelques éclaircies matinales. J’en profite pour faire une trentaine de kilomètres en VTT. Les collines qui s’élèvent au-dessus de la partie la plus étroite de l’Untersee sont un très beau terrain de jeu, entre forêts épaisses, champs cultivés, fermes massives et villages bucoliques. Les chemins, bien fléchés, m’emmènent par les crêtes jusqu’au-dessus de Stein Am Rhein, sur le territoire suisse.

 

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Le village médiéval est merveilleusement bien conservé dans son écrin de vignobles gravissant les collines. Bâti à l'endroit stratégique où le Rhin s’échappe du lac, son centre ancien avec ses maisons à colombages et ses façades peintes, témoigne de sa richesse passée. Je retourne au camping par le Radweg, retraversant la frontière suisse-allemande.

 

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L’après-midi se noircit. Rapidement, la pluie vient accompagner notre balade. Nous nous arrêtons faire quelques courses dans une ferme maraîchère. Cerises, framboises, myrtilles, groseilles appétissantes ornent les étals. Il faut dire que les coteaux exposés plein sud sont entièrement colonisés par les arbres fruitiers et les fermes bios.

 

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Après une visite humide de Stein, nous longeons l’Untersee jusqu’à Konstanz, la capitale du Bodensee. Chaque village garde son petit caractère huppé, agréable, charmant. Des petites marinas abritent des voiliers attendant un jour meilleur pour naviguer.

 

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KONSTANZ

La ville se déploie de part et d'autre du Rhin, qui reprend dans la ville son cours fluvial. A l’ouest l’Untersee, à l’est l’Obersee qui révèle ici toute sa grandeur. Les rues piétonnes, les immeubles à pans de bois et aux couleurs pastel, les fresques qui les décorent, font de l'Altsadt (Vieille ville) de Konstanz une cité pittoresque. Sa sympathique agitation, les promenades au bord du lac, sa marina, ses quais d’où partent les navettes parcourant le lac, lui donnent également un petit air de port méditerranéen non dénué de charme.

 

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Entre 1414 et 1418, les dignitaires de la chrétienté - divisée entre Rome et Avignon lors du Grand Schisme - furent réunis dans la ville afin de trouver un accord autour d'un pape commun et mettre un terme à l'interminable querelle entre Guelfes et Gibelins. Sur le port, les bordels accueillaient les mœurs dégradées de la noblesse et du clergé. Aujourd'hui, la statue d’une prostituée s’élève au-dessus des eaux et de la morale. Elle représente Impéria, qui tient dans ses mains, au sens propre comme figuré, deux bouffons nus, l’Empereur et le Pape, dont ont prétend qu'elle fût la double maîtresse. Tout un symbole…
Au camping, pendant que notre voisine francophone est ébahie par notre caravane pliante, nous apprenons qu’un attentat à Munich a fait plusieurs victimes. De nos jours aussi, l'Histoire semble sans fin...

 

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21 juillet 2016

Balade à vélo sur le Bodensee Radweg

PREMIER ORAGE AU BODENSEE

Nous sommes officiellement installés dans ce joli camping au bord du lac, avec sa petite plage à la pelouse impeccable, dont nous ne pouvons pas profiter très longtemps. Le ciel vire rapidement au gris, l’orage d’été éclate, la grêle surprend même le ballet élégant des cygnes et celui des voiliers écoles. Nous sommes contraints de retourner à l'abri.

 

 

 

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Au camping

 

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VÉLO LAND

Une piste cyclable, le Bodensee-Radweg, arpente les rives du lac sur 270 km, et en réalise le tour complet. Le maillage des circuits cyclistes en Allemagne est impressionnant. Des centaines d'itinéraires sillonnent le pays dans ses moindres recoins. Un paradis pour les cyclotouristes. Le Grand Tour du lac, par son relief plutôt tranquille adapté à tous les niveaux, par ses paysages verdoyants, ses villes agréables, et l’omniprésence des lieux de baignade, se taille un beau succès.

 

Nous profitons d’une belle accalmie pour nous immiscer dans le flot des vélos itinérants, dont un nombre important à assistance électrique. Nous atteignons le petit port de Wangen à travers les vergers. Les maisons à colombages nous donnent cette petite dose de dépaysement, cette petite touche d’ailleurs, que nous sommes venus chercher.

 

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Les enfants se débrouillent bien avec leurs montures. Louna parvient même à gravir sans poser pied à terre un mur à 12 %. Ivann se familiarise avec son vélo sans roulettes. Des idées de futures aventures naissent dans mon esprit.

 

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Au camping, les enfants reprennent leur activité favorite : la pêche au menu fretin. Nous réussissons tout de même à nous baigner sous un ciel qui s’assombrit énormément, laissant présager une nuit agitée.

 

 

 

 

 

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